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Le métier de chirurgien dentiste

Qui est-il ?

Le chirurgien-dentiste est un professionnel médical dont la fonction principale consiste à dépister et à traiter toute déficience des dents, de la bouche, des maxillaires ou des tissus avoisinants.

Il peut travailler en collaboration avec des médecins généralistes ou des spécialistes comme un chirurgien maxillo-facial, un oto-rhino-laryngologiste, etc…

Le métier de chirurgien-dentiste fait appel à des compétences manuelles tant sur la prise en charge médicale du patient (diagnostic, chirurgie) que d’un point de vue technique (reconstruction de structures dentaires, manipulation de matériaux).

Comme toute profession de santé l’exercice de la chirurgie dentaire nécessite une relation de confiance entre le praticien et le patient. Cette relation s’appuie sur les capacités du praticien à communiquer, à rassurer,  à expliquer ses gestes, à entretenir un climat propice à des soins de qualité.

Que fait-il ?

La pratique de l’art dentaire comporte la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies congénitales ou acquises, réelles ou supposées, de la bouche, des dents des maxillaires et des tissus attenants.

Le professionnel traite les caries, extrait les dents infectées, pose des amalgames, des couronnes ou des prothèses, effectue des greffes de gencives ou d’os, soigne les abcès et les infections, ôte les tumeurs et les kystes.

L’exercice de la chirurgie dentaire a plusieurs objectifs de santé publique : diagnostic, traitement et prévention des pathologies bucco-dentaires et promotion de la santé, réhabilitation anatomique de la cavité buccale suite à des pathologies (cancers) et réhabilitation des fonctions de la cavité buccale comme la mastication, la déglutition, etc…

Les chirurgiens-dentistes peuvent prescrire tous les actes, produits et prestations nécessaires à leur exercice.


 

Le diplôme d'État Français :

L’accès aux études d’odontologie se fait par la PACES (première année commune aux études en santé) comme pour les médecins, les pharmaciens ou les sages-femmes et dure entre 5 et 8-9 ans.

La profession de chirurgien-dentiste étant une profession réglementée, le numerus clausus pour la rentrée 2016-2017 était de 1199 étudiants répartis dans toute la France.

Tout le cursus s’effectue au sein d’une université et dès la deuxième année l’emploi du temps des étudiants oscille entre enseignements théoriques et pratique clinique.

Le cursus universitaire est composé de trois cycles :

  • Premier cycle (3 années dont la PACES) où à la fin de la 3e année, l’étudiant obtient le DGFSO (diplôme de formation générale en sciences odontologiques) reconnu au niveau licence ;
  • Deuxième cycle (2 années) où à la fin de la 5e année l’étudiant est titulaire du DFASO (diplôme de formation approfondie en sciences odontologiques) reconnu au grade de master ;
  • Troisième cycle : court (1 an) ou long appelé « internat qualifiant » (3 à 4 ans) en fonction de la voie choisie (chirurgie orale en 4 ans, orthodontie en 3 ans et médecine bucco-dentaire en 3 ans).

Après le 3e cycle et la soutenance d’une thèse, les étudiants obtiennent le titre de Docteur d’Etat en Chirurgie Dentaire.


L'exercice professionnel : 

Seul peut exercer la profession de chirurgien-dentiste le titulaire du diplôme français d’Etat de chirurgien-dentiste.

Pour les ressortissants d’un pays membre de l’Union européenne ou partie à l’accord sur l’Espace économique européen, un arrêté du 13 juillet 2009 établit la liste des titres de formation de praticien de l’art dentaire qui ouvrent droit à l’exercice de chirurgien-dentiste en France, sous réserve d’une connaissance suffisante de la langue française.

Les titulaires de titres ou formation non reconnus conformes aux exigences communautaires doivent fournir un dossier plus étayé et peuvent être soumis à une mesure de compensation (épreuve d’aptitude ou stage d’adaptation).

A défaut de pouvoir produire les documents demandés, le praticien souhaitant s’établir de façon durable en France devra obtenir une autorisation ministérielle d’exercice.

En 2016, plus de 83% des chirurgiens-dentistes exercent exclusivement en libéral, les autres praticiens étant salariés soit dans les hôpitaux soient dans des structures privées.

En exercice libéral, le chirurgien-dentiste peut soit être seul soit s’entourer d’autres personnes comme des assistants dentaires, des secrétaires médicales, des prothésistes dentaires ou d’autres employés (agent de service, etc…). A ce titre il est considéré comme un véritable chef d’entreprise ce qui impose une gestion comptable et méthodique du cabinet.

Avant de se lancer seul le praticien peut être collaborateur libéral ou remplaçant. Attention, le contrat de collaborateur libéral supérieur à 3 mois peut contenir une clause de non-réinstallation limitée dans le temps et dans l’espace).

La rémunération : 

Si le chirurgien-dentiste est conventionné par l’Assurance maladie alors ses actes sont codifiés par la classification commune des actes médicaux (CCAM) et à chaque codification correspond un tarif (par exemple, une consultation normale chez un chirurgien-dentiste omnipraticien est codifiée C et tarifée à 23 €).

Les actes effectués dans les programmes nationaux de prévention bucco-dentaire (tous les 3 ans pour les jeunes de 6 à 18 ans et pour les femmes enceintes) font l’objet d’une rémunération forfaitaire en fonction du nombre de radiographies réalisées.

 En 2014, le revenu moyen d’un chirurgien-dentiste libéral s’élevait à 92 724 €.

En milieu hospitalier, le salaire mensuel brut en début de carrière est d’environ 4200 € et s’élève à 7500 € en fin de carrière.

Poursuivre sa formation et progresser

La formation postuniversitaire du chirurgien-dentiste peut lui permettre d’acquérir de nouvelles connaissances dans divers domaines mais elle n’est pas obligatoire.

Trois types principaux de diplômes permettent d’obtenir des compétences complémentaires : les Masters destinés à la recherche (biologie, biomatériaux), les CES (certificat d’études supérieures) actuellement au nombre de dix (odontologie légale, physiopathologie et diagnostic des dysmorphoses crânio-faciales, biologie orale, etc…) et les DU (diplôme universitaire) ou DIU (diplôme inter-universitaire) qui sont des formations créées au sein de chaque université et dont la formation peut donc être très différente d’un établissement à l’autre.

Le praticien a aussi l’obligation de se former tout au long de son exercice professionnel : c’est le développement professionnel continu (DPC) qui est géré par l’Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC) qui propose de nombreux programmes validés « cœur de métier » à travers plusieurs organismes de formation agréés dans toute la France.

Des instances professionnelles

L’ordre national des chirurgiens-dentistes (ONCD):tout chirurgien-dentiste souhaitant exercer en France doit y être inscrit et y cotiser. Il existe aussi des conseils régionaux et départementaux  qui sont présents pour orienter les chirurgiens-dentistes sur toute question touchant à la déontologie de la profession.

Les syndicats : les syndicats représentatifs de la profession sont la FSDL, la CNSD et l’UJCD renommée en 2016 l’Union dentaire. Il existe aussi un syndicat étudiant (l’UNECD) et un syndicat regroupant des chirurgiens-dentistes salariés (le SNCDCS).

Les URPS (union régionale des professionnels de santé) : élues tous les 5 ans par les professionnels libéraux, elles contribuent à l'organisation, à l'évolution de l'offre de santé au niveau régional et peuvent conclure des contrats avec l'ARS (Agence régionale de santé). Les dernières élections ont eu lieu en décembre 2015.

 Quelques références de textes